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Un peu d'Histoire

Comme beaucoup de ville en France, on pourrait lier l’histoire de Lunéville à celle des cours d’eau qui la traverse, à tel point qu’aujourd’hui encore les problématiques liées à la Meurthe et à la Vezouze sont d’actualité.

De castrum à château fort médiéval

Le château actuel occupe l’emplacement d’une ancienne fortification dont l’origine se situe vers l’an mil. C’est le comte Folmar qui le premier fait édifier un castrum afin de contrôler le franchissement de la Vezouze sur la précieuse route du sel, allant de Vic-sur-Seille vers Deneuvre et l’Alsace. 200 ans plus tard, voilà surgir le premier château fort dans lequel les ducs de Lorraine séjourneront volontiers tout au long du Moyen-Age :

On connaît le parti d’ensemble de l’édifice, qui se trouvait sur la rive gauche de la Vezouze, à proximité d’un pont, à l’emplacement du château actuel. C’était un bâtiment quadrangulaire cantonné de tours, entouré sur trois côtés par un fossé en eau alimenté par la rivière qui coule le long du flanc nord.

 

  

La vezouze retrouvée

A l’aube du XVIIème siècle le château est en ruine. Henri II décide de le reconstruire entièrement pour faire de Lunéville l’une de ses résidences principales, mais le château brûle en 1638, 20 ans à peine après sa reconstruction. Les fortifications sont alors complètement détruites. Il faut ensuite attendre Léopold et 1723 pour voir la cour s’installer à Lunéville.

Yves des Hours, disciple d’André Le Notre (le jardinier du roi Louis XIV qui a conçu l’aménagement du parc et des jardins du château de Versailles), puis Louis de Nesle comblent d’anciens fossés et parviennent à canaliser la rivière. On fait appel à l’ingénieur Didier Lalance pour les jets d’eau et cascades, et à Philippe Vayringe qui réalise en 1732 une « machine à élever les eaux de la Vezouze et les conduire dans les jardins ».

L’eau, qui jadis isolait les puissants au moyen de profondes douves marécageuses, coule aujourd’hui, limpide, aux pieds d’un château prêt à laisser son empreinte sur le siècle des Lumières.

André Joly. Le château de Lunéville, vue du Rocher. Vers 1760. Musée Lorrain, Nancy

 

Stanislas, le roi bâtisseur

Stanislas, roi de Pologne en exil et détrôné deux fois, beau-père du roi de France, reçoit par traité le duché de Lorraine en 1738. Ayant renoncé à tout pouvoir effectif, Stanislas se contente de mener une vie princière au milieu d’une cour importante. Il ne garde une grande liberté que dans le domaine intellectuel et artistique et place ainsi Lunéville parmi les plus brillantes cours européennes du XVIIIème siècle.

 

Il achète en 1738 les terrains marécageux au bord de la Vezouze qu’il fait assainir et aménager en « Nouveaux Bosquets » puis charge l’architecte Emmanuel Héré d’agrémenter les allentours du château de constructions où l’originalité dispute au génie :

En 1743, Emmanuel Héré construit, à la demande de Stanislas « le Pavillon de la Cascade », une élégante construction qui s’élève sur trois niveaux au-dessus d’impressionantes chutes d’eau

 

Toutefois, la réalisation la plus extraordinaire est celle du « Rocher » qui transforme en 1742 le soubassement de la terrasse du château du côté nord.

Sur ce fond rocheux, l’horloger François Richard installe quatre-vingt-huit automates grandeur nature, qui s’animent grâce à des systèmes hydrauliques ingénieux. Le thème général est une pastorale, où sont représentées de nombreuses scènes paysannes et bucoliques.

  

Un inexorable oubli

Après le règne de Stanislas, le château devient le siège de nombreuses garnisons qui, si elles ont toutes le mérite d’entretenir les bâtiments, ne déploient ni le faste ni le panache du souverain polonais.

La Vezouze quant à elle, souvent indolente, ne se rappelle au souvenir des Lunévillois que lors de ses brusques épisodes de crues, servant tantôt d’abreuvoir à ciel ouvert pour les nombreuses montures tantôt de lavoir pour les lingères du « club des muettes ».