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La terrible bataille du pont de Baccarat

En août 1914, les premiers fracas de la guerre rugissent dans la région. Le courage des soldats et la rage des combats préfigurent déjà les boucheries à venir : en une matinée, la bataille pour s’emparer du pont de Baccarat laisse à terre les corps de 400 soldats français et fait des centaines de blessés. Originaires en majorité du Puy-en-Velay, le sort de ces soldats du 86ème Régiment d’Infanterie scelle des liens indéfectibles entre les deux communes. Depuis, à Baccarat comme au Puy-en-Velay, on célèbre cette bataille et on commémore le sacrifice de soldats morts pour la France.

Le maire de Baccarat et le Président de la CCTLB

Le maire de Baccarat, Christian Gex et le président de la Communauté de Communes du Territoire de Lunéville à Baccarat, Laurent de Gouvion Saint Cyr, se sont récemment rendus au Puy-en-Velay aux côtés d’élus et de représentants de sociétés patriotiques pour assister à un émouvant hommage rendu à la stèle dite « Du Pont de Baccarat ». L’occasion d’y déposer une gerbe et de s’incliner devant le monument à la mémoire des soldats tombés à Baccarat. Coïncidant cette année avec les fêtes "Renaissance du Roi de l’Oiseau", les élus ont pu représenter le territoire lors de cet événement au cours duquel la haute ville du Puy-en-Velay replonge dans un 16ème siècle grandeur nature.

 

La bataille du Pont de Baccarat

  • Marche avant / Marche arrière

En août 1914, l’armée française franchit la frontière et progresse en Moselle, annexée depuis 1870. Les Allemands ne livrent que de sporadiques combats en reculant. La victoire semble acquise ! Cependant, le 19 et le 20 août, devant Morhange et Sarrebourg prêtes à tomber, la situation se retourne et les troupes françaises, contraintes de se replier, abandonnent les villes les unes derrières les autres. Au soir du 24 août, l’armée française quitte Baccarat, aussitôt investie par deux troupes allemandes : les badois, qui se mettent en position le long de la ligne de chemin de fer et au château des Cristalleries, et les bavarois qui ne font que passer et s'en vont cantonner à quelques encablures de la ville. Le 24 août, ordre est donné au camp français de contre-attaquer sur toute la ligne de contact. Une attaque de nuit est décidée afin de surprendre les allemands et reprendre Baccarat pour poser pied sur l’autre rive de la Meurthe. Le sort de la bataille échoit à deux régiments de ligne : le 86ème Régiment d’Infanterie, originaire du Puy-en-Velay et qui aura la charge de l’attaque principale et le 38ème RI de Saint Etienne, en appui. La troupe se met en marche.

Soldats du 86ème RI (Coll. Sébastien Bonhomme)

 

  • De nuit : l’horreur !

Les régiments français arrivent discrètement aux portes de la ville dans la nuit du 24 au 25 août 1914. Les éléments se mettent en position et les premiers soldats français investissent la ville, réduisant au silence les sentinelles avant de franchir le pont principal de ville. Cependant, malgré leur discrétion, l’alerte ne tarde pas à être donnée. Il est 3h45 du matin. Deux compagnies réussissent néanmoins à franchir le pont et foncent vers la gare. Au même moment, depuis les terrasses du château des Cristalleries, face au pont, des mitrailleuses allemandes se mettent en place et interdisent très vite tout passage sur l’ouvrage. Malgré tout, des vagues françaises tentent, l’une après l’autre, de forcer le passage au prix d’un effroyable carnage : on relèvera au matin près de 90 cadavres. On tente de déloger les mitrailleuses allemandes depuis le clocher de l’église, mais les tireurs d’élite français sont expulsés à coup de canon. On tente de franchir la Meurthe à gué, mais  les soldats sont à découvert et s’offrent aux tirs ennemis. On tente la passerelle des Cristalleries, l’accueil se fait sous un déluge de bombes. Toutes les attaques révèlent le courage des soldats mais restent vaines : sans parvenir à forcer le passage, les troupes françaises finissent par se replier en milieu de matinée, laissant derrière elles plus de 400 morts et une centaine de blessés.

Cavaliers allemands parcourant les ruines de Baccarat en août 1914 (Coll. Sébastien Bonhomme)

 

  • 3 semaines d’occupation allemande

Au matin, de nombreux bâtiments sont sinistrés et la rue des Ponts est partiellement détruite par les bombardements. Dans cette rue, ce qui aura été épargné par les flammes sera incendié par les allemands après un pillage en règle. Les troupes allemandes occuperont Baccarat durant 3 semaines avant de se replier le 12 Septembre. Le front se fixera ensuite pour 4 ans devant Badonviller, faisant de Baccarat une ville d’arrière-front où règnera, durant toute la guerre, une intense activité.

Dans Baccarat occupé en août 1914 (Coll. Sébastien Bonhomme)

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