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Qu’il s’agisse de forer des milliers de trous pour ancrer un champ entier de panneaux photovoltaïques, de miner de l’or au Soudan ou de créer le premier centre de formation de France aux métiers du forage à Baccarat, Christophe Barthelemy est de ces personnages dont les mille vies se vivent sans temps morts. Rencontre avec ce passionné/passionnant qui créa sa boite en une soirée sur un coup de tête, il y a 8 ans.

D’abord chauffeur poids lourds, un métier qui aurait pu occuper un homme toute une carrière mais pas Christophe Barthelemy, qui s’en lasse rapidement et entreprend une formation de pelleteur/conducteur d’engins. Lui qui avait parcouru la France au volant de son camion, retrouve la route : « Mais en 2007, un ancien client de la société qui m’emploie comme conducteur d’engins  m’appelle et me demande : Christophe, ça te dirait de devenir foreur ? Pour moi, foreur ça renvoyait au far West et à l’âge d’or des derricks. J’ai répondu pourquoi pas ! ».

Au cours des deux années suivantes, Christophe Barthelemy va apprendre sur le tas un métier exigeant, à la croisée de nombreuses techniques et savoir-faire : « Il faut avoir de solides bases en géologie, en hydrologie, en résistance des matériaux et en mécanique évidemment, une foreuse, ça tombe souvent en panne et pas question de retarder un chantier, on répare ! ».

Foreur et formateur en Afrique

Débauché ensuite comme commercial pour vendre du matériel de forage, il goûte également à la formation, assurant ce service après-vente auprès de certains clients. « On m’a proposé d’assurer une formation en Mauritanie. Moi qui n’avais jamais pris le TGV, l’avion encore moins, quant à l’Afrique … j’ai découvert les trois en 24 heures ! C’est comme ça que je me suis retrouvé à miner au Soudan, à forer au Niger pour Areva ou former de futurs foreurs en Mauritanie. »

Entreprenant, Christophe Barthelemy franchit le pas et devient entrepreneur en une soirée, sur un coup de tête. D’abord autoentrepreneur, il s’équipe d’une première, puis d’une deuxième foreuse et multiplie les chantiers : « en Lunévillois, on sonde beaucoup le sol à la recherche de sel ou de nappe d’eau pour les entreprises du sel par exemple. Je travaille également pour les agriculteurs ou récemment pour le golf de Pulnoy, pour mettre en place des puits. Pour les particuliers également, on fore pour évaluer la nature d’un terrain. »

Première formation de France

Confronté régulièrement à une pénurie de main-d’œuvre, le milieu du forage ne dispose en France ni de diplôme ni de formation reconnue. C’est pour palier à ce manque que Christophe Barthelemy développe aujourd’hui un centre de formation agréé à Baccarat où il a acheté un terrain et posé des bungalows. Avec sa foreuse, quand il n’est pas sur un chantier, il forme les premiers foreurs, reconnus comme tels, de France. « C’est un petit milieu et on se connait tous dans le forage. J’ai le réseau qui faut auprès des entreprises pour placer ces apprentis. Un jeune bien formé peut trouver du travail sans aucune difficulté. Un jeune peut demander à Pôle Emploi de participer à mes formations qui sont reconnues et référencées. »

Avec un salaire compris entre 1700 et 2300€ net par mois en début de carrière, un foreur motivé peut espérer gagner jusqu’à 3500€, comme certains dans ce milieu par ailleurs très exigeant : « on sait toujours quand on commence mais jamais quand on finit une journée. Le soir, on dort bien et je connais mieux le générique de fin que le contenu des films » conclu notre foreur, un entrepreneur en Lunévillois décidemment bien occupé, mais très heureux. 

Loc’ Foreur

• Christophe Barthelemy
• 54300 Chanteheux
• Tél. 06 19 10 57 72
• www.loc-foreur.fr