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1/10 « Zéro phyto » : c’est quoi ?

L’utilisation de produits phytosanitaires par les collectivités et les particuliers est aujourd’hui formellement interdite. Et qu’il s’agisse de jardins privés ou d'espace public (parcs et jardins, cimetières, entrées de ville et village, bordures de voies, …), la gestion de ces espaces verts nécessite à présent des méthodes douces et durables. Pour accompagner ces changements, 36 communes volontaires du territoire sont à l’initiative d’une démarche, intitulée « Zéro Phyto », portée par la Communauté de Communes et soutenue par la Région Grand Est et l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse.

Explications avec Jean-Paul François, vice-président délégué à l'Environnement et François Genay, vice-président délégué aux Rivières et à la liaison avec l'EPTB Meurthe-Madon.

  • Produits phytosanitaires, que dit la loi ?

François Genay : c’est la loi Labbé du 6 février 2014 (visant à mieux encadrer l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national) qui a interdit l’utilisation des produits phytosanitaires dans les collectivités et les établissements publics au 1er janvier 2017. A partir de là, la Communauté de communes a engagé une démarche de fond en partenariat avec l’Agence de l’Eau et mené une importante réflexion pour mettre en place un accompagnement des communes par rapport à l’interdiction des produits phytosanitaires.

  • Comment se sont adaptées les communes ?

François Genay : Nous avons créé un comité de pilotage à la CCTLB rassemblant notamment l’Agence de l’eau Rhin Meuse, la Région Grand Est, le CAUE et les services parcs et jardins / espaces verts des villes de Lunéville et Baccarat.

Jean-Paul François : Suite à une consultation, nous avons décidé de missionner la FREDON Grand Est, un important réseau d’experts du végétal, afin de commencer à établir un diagnostic de notre territoire. L’interdiction des produits phytosanitaires pour les particuliers en 2019, nous a aussi convaincus du besoin important d’agir et de sensibiliser la population.

  • Un projet porté par l’intercommunalité ?

FG : Oui, l’échelon intercommunal nous a semblé pertinent. Les élus du territoire s’y retrouvent régulièrement autour de la table et la CCTLB bénéficiait déjà en interne de l’ingénierie pour porter un projet aussi ambitieux. Stéphanie Lauer, chargée de mission rivière et environnement à la CCTLB, a en charge le dossier et coordonne les différents acteurs. 36 communes se sont portées volontaires pour s’engager dans cette démarche. La ville de Lunéville bénéficiait déjà quant à elle d’un plan de gestion différenciée. Les techniciens de FREDON Grand Est ont tout d’abord réalisé un diagnostic des pratiques phytosanitaires et horticoles pour chacune des communes. Ils ont rencontré les élus et les agents pour faire le point sur les différents espaces végétalisés, leur façon de travailler et les produits qu’ils utilisaient. A la suite de cet audit, la FREDON a proposé un plan de gestion différenciée qu’elle a souhaité présenter directement aux communes. Cette importante phase d’échange s’est déroulée en deux temps : un questionnaire portant sur les pratiques et objectifs de la commune en terme d’entretien des espaces verts et sur le terrain avec une visite accompagnée sur tous les espaces verts que la commune gère, afin de les cartographier, d’en relever la composition et les pratiques d’entretien associées.

JPF : En parallèle pour permettre au plus grand nombre de communes de se débarrasser des déchets dangereux stockés dans les ateliers techniques, une collecte gratuite des produits et emballages vides (herbicides, insecticides, fongicides..), a été organisée durant 6 semaines. 1 283 kg ont pu être ainsi collectés et traités.

FG : La dernière phase du projet est la communication autour de la démarche « Zéro phyto ».  Pour les communes qui en ont fait la demande, des outils de sensibilisation ont été réalisé : trois panneaux d’information expliquant les nouvelles techniques de gestion : espace zéro pesticide /Tonte différenciée/Cimetière au naturel, un panonceau et deux plaquettes, l’une pour expliquer la démarche de la commune et l’autre pour sensibiliser les particuliers et jardiniers amateurs.Tout ce travail va se concrétiser par la labellisation « Commune nature » de celles ayant fait la démarche de s’y inscrire.

  • Quels sont les objectifs de la démarche « Zéro phyto »?

JPF : C’est tout d’abord d’améliorer les pratiques de gestion des espaces verts. D’amener nos communes vers des pratiques différenciées (c’est-à-dire adapter les techniques aux particularités propres de chaque espace) et plus durables. C’est une façon différente de travailler pour les communes, d’évoluer vers un modèle respectueux et favorisant la biodiversité en remplaçant les pesticides par des techniques douces et innovantes.

Cette méthode va également permettre d’optimiser le travail des agents mais aussi varier les paysages. En tant que maire, je le vois dans ma commune : la gestion des bords de route sera différente de celle du cimetière. C’est un réel travail de réflexion en amont et cela prend du temps.

Cette démarche doit être aussi comprise par les habitants, ils ne doivent pas avoir le sentiment erroné de l’abandon de l’entretien des espaces publics alors il est important de les associer dans la démarche.

  • Et du côté des finances ?

FG : la démarche zéro phyto est soutenue à hauteur de 20% par la Région Grand Est et de 60% par l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. Une charte d’entretien a été signée avec les partenaires. Nous avons obtenu un soutien financier supplémentaire de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse à hauteur de 40 % pour déployer nos outils de communication. Le reste à charge pour la collectivité est de 18 800€ HT.

Les produits phytosanitaires, qu’est-ce que c’est ?

Ce sont des préparations contenant une ou plusieurs substances chimiques qui agissent sur les végétaux. Il existe plusieurs types de produits phytosanitaires en fonction de leur usage : les pesticides, les herbicides, les fongicides, les insecticides, les acaricides, les taupicides, etc.

Ces produits fragilisent l’environnement, contaminent la nappe phréatique et réduit la fertilité des sols. Toute la chaîne du vivant est touchée par la toxicité de ses produits ce qui conduit à une accumulation de substance toxique dans notre organisme.

5 bonnes raisons de supprimer les pesticides dans vos espaces verts

  • Préserver la santé de tous les habitants et celle des agents techniques d’entretien des espaces verts et des voiries
  • Réduire les coûts d’entretien des espaces verts pour les collectivités mais aussi pour les privés et les traitements des eaux destinées à l’alimentation en eau potable
  • Participer à la préservation de notre environnement et celui des générations futures
  • Préserver la qualité des rivières et des nappes, source d’eau potable
  • Eviter toute mauvaise interprétation de la réglementation sur l’utilisation des pesticides qui ne cesse d’évoluer

Pour en savoir plus

REDON GRAND EST et Plaquette FREDON

https://www.eau-rhin-meuse.fr/commune_nature_demarche

https://www.grandest.fr/commune-nature-2/